Née au cœur des tourments de la guerre civile tchadienne, Mounira Mitchala a fait de sa voix une arme de réconciliation, mêlant musique, engagement et espoir. Artiste autodidacte, elle s’est imposée sur la scène africaine et internationale, collaborant avec des figures emblématiques et décrochant des distinctions prestigieuses. Son parcours, marqué par une quête de fraternité et de justice, l’a menée à créer des hymnes, des concerts et des fondations pour défendre la paix et l’inclusion sociale. Aujourd’hui, elle demeure une figure incontournable de la musique et du militantisme, portant haut les couleurs de son pays et de son continent. Née le 19 septembre 1979 à N’djaména, Mounira Khalil Alio, plus connue sous le nom de Mounira Mitchala, est une artiste engagée qui a su faire de son talent musical un puissant vecteur de paix et d’unité. Greffière de formation, elle occupe aujourd’hui un poste au Ministère de la Justice et des Droits Humains, mais c’est dans la musique qu’elle trouve son véritable appel. En autodidacte, elle s’entoure de musiciens de renom comme H’sao, Tiken Jah Fakoly et Ismaël Lô, forgeant son identité artistique au fil des ans. En 2005, sous l’égide de Michelle Lhopitea, elle se lance dans une tournée internationale avec les African Divas de Frédérique Galliano, marquant le début d’une carrière prolifique.

La sortie de son premier album Talou Lena en 2008, produit par Marabi Production, suivie de Indépendance en 2012 sous le label Lusafrika avec Camel Zekri, assoit sa réputation sur la scène musicale africaine. Lauréate du Prix Découverte RFI en 2007, elle est décorée chevalière de l’ordre du mérite civique la même année. Son talent est récompensé à travers plusieurs distinctions, notamment le prix de meilleure artiste féminine d’Afrique centrale aux KORA Awards en 2012 et celui de meilleure artiste féminine d’Afrique francophone aux AFASA en 2014.

Parallèlement à sa carrière musicale, elle joue dans plusieurs films du réalisateur tchadien Mahamat Saleh Haroun, dont Abouna, L’Essentiel et Darat. Son engagement humanitaire la pousse à devenir ambassadrice de bonne volonté pour la FAO au Tchad en 2013, Malaria No More en 2014 et World Vision Tchad en 2019, militant pour la scolarisation des filles et contre le mariage des enfants. En novembre 2018, elle participe au Salon de la musique à Rabat et en 2019, elle obtient le Visa pour la création de l’Institut Français de Paris.

En 2019, un documentaire réalisé par Bourma Hassan sur sa vie reçoit le prix de la silhouette d’or au Festival de Bafoussam au Cameroun. En 2028, un second documentaire produit par Télé-Tchad célèbre son 20ᵉ anniversaire de carrière et lui vaut un prix de reconnaissance. Elle s’investit dans des projets engagés, notamment le clip Le Cri du Silence, soutenu par le programme SWEDD pour dénoncer les violences basées sur le genre en période de Covid-19. En 2022, elle compose l’hymne du Dialogue National Inclusif et Souverain au Tchad.

Mounira Mitchala est également promotrice du Concert Géant Féminin pour la Fraternité, l’Unité et la Paix, dont la deuxième édition a eu lieu en mars 2025 à N’Djaména, précédée du clip Unité dans la diversité. Après la création de l’association culturelle Tchimema en 2011, elle lance officiellement la Fondation Mounira Mitchala, dédiée aux personnes démunies, aux femmes et aux enfants, et visant à valoriser l’art et la culture au service de la paix et du développement. En mars-avril 2025, le Logone Inside Business Magazine la cite parmi les trente femmes influentes de son pays, soulignant ainsi l’impact de son œuvre sur la société. Mounira Mitchala incarne ainsi la voix d’une Afrique unie, résiliente et engagée.